5 questions sur le premier bilan de Minergie-Quartier et quelques conseils  

1. Quels sont les premiers enseignements tirés depuis le lancement du label ?
   Une première constatation importante : Minergie-Quartier a passé le test pratique. Il existe déjà un quartier définitivement certifié et un autre qui a reçu une certification provisoire (voir aussi la liste des quartiers) et la demande est bien là. Mais les quartiers ont en général des phases de développement et de planification très longues. Il peut donc s'écouler plusieurs années entre le moment d'une première étude préliminaire et le dépôt d'une demande de certification. Autre constat : l'obligation de rénovation des bâtiments existants peut constituer un défi. Bien sûr, nous autorisons différentes voies de rénovation : outre les rénovations Minergie, il est également possible d’avoir des dérogations pour les immeubles dont l’enveloppe du bâtiment correspond à une classe CECB C ou qui ont été construits ou rénovés SNBS-Bâtiment. Mais, quelle que soit l’option choisie, le maître d'ouvrage doit définir la manière dont les bâtiments existants seront rénovés.
2. Minergie-Quartier permet-il aussi des simplifications par rapport à la certification de bâtiments individuels ?
   Oui, et ce, dans quatre domaines : la valeur limite des émissions grises ne doit pas être atteinte par bâtiment, mais sur l'ensemble du quartier. Une construction en dur peut par exemple être compensée par une construction en bois. Deuxièmement, l’exigence d'autoproduction d'électricité doit être respectée sur l'ensemble du quartier et pas forcément au niveau de chaque bâtiment, à l'exception de Minergie-A. Enfin, il existe également des possibilités de compensation pour respecter les exigences sur l'indice Minergie et/ou les besoins de chaleur pour le chauffage.
3. Quels sont les avantages sociaux et écologiques d'un quartier Minergie pour une commune ?
   Les espaces extérieurs adaptés au climat sont ici essentiels. Un quartier végétalisé et ombragé offre des avantages non seulement pour les personnes habitant le quartier, mais aussi pour tout l'environnement. Les espaces verts peuvent aussi être utilisés par les personnes habitant autour du quartier et ils contribuent également à réduire l'accumulation de chaleur dans la ville. L’infrastructure pour la mobilité douce est en outre une grande valeur ajoutée. S'il existe un bon aménagement pour les vélos, les trottinettes ou les vélos électriques, il y a plus de chances que l'on renonce à la voiture pour les courtes distances. Cela permet de réduire le trafic et d'en faire profiter les habitant·e·s de la région ainsi que l'environnement.
4. Avec quels mécanismes ou approches de planification vous assurez-vous que Minergie-Quartier restera flexible et adaptable à l'avenir ?
   D'une part, nous n’exigeons pas le respect de mesures spécifiques, mais fixons des valeurs limites et des objectifs globaux à respecter. Il est ainsi possible de respecter ces exigences par la mise en œuvre de mesures et/ou de technologies qui ne sont peut-être pas encore très répandues aujourd'hui. D'autre part, nous adaptons périodiquement le règlement pour garantir que Minergie-Quartier correspond à l'état de la technique. Parallèlement, il est également important de garantir la prévisibilité d’un projet de construction. C'est ce que nous faisons en appliquant le règlement au moment de la demande de certification provisoire et définitive d’un quartier Minergie.
5. Premier bilan ! Quels sont les trois conseils que vous donnez aux planificateur·trice·s et aux architectes ?
   Remplissez le nouveau Pre-Check (en allemand) afin d'identifier à temps les éventuels obstacles. Si vous prévoyez un lotissement avec plusieurs bâtiments Minergie, examinez la possibilité d'une certification Minergie-Quartier. En cas de questions, n’hésitez pas à prendre contact avec l'office de certification de votre région.