18. septembre 2024

5 questions sur le principe de la ville éponge

Stefanie Steiner, Capoprogetto International & Quartiere
Stefanie Steiner, cheffe de projet International et Quartier chez Minergie, parle de la valeur ajoutée d'une ville éponge et du potentiel des différentes mesures.
  1. Stefanie Steiner, les périodes de sécheresse tendent à s'allonger en Suisse. Quelle mesure du modèle « ville éponge » présente le plus fort potentiel pour stocker l'eau de pluie sur place ?
    Le principe de la ville éponge consiste à stocker l’eau de pluie en surface afin qu’elle soit disponible sur place en période de sécheresse. Nous ne devons pas opposer les différentes mesures. Les plus appropriées dépendent de la situation locale. Par exemple, la végétalisation des toits plats est une bonne stratégie, car l’eau peut y être stockée et réutilisée par les plantes lors des périodes sèches. Cependant, dans un quartier avec des toits inclinés, cette approche est évidemment plus difficile à mettre en œuvre. Dans ce cas, l’eau de toit peut être redirigée vers les espaces verts voisins. Si le sol est peu propice à l’infiltration, un bassin de rétention peut également être utilisé pour le stockage temporaire.
  2. Quel est le potentiel des sols ?
    Il est essentiel de rendre les sols perméables et d'éviter les constructions sous-terraines sous des surfaces libres – idéalement végétalisée. L'eau de pluie peut ainsi être stockée en surface et les excédents peuvent s'infiltrer dans la nappe phréatique. Par exemple, la désimperméabilisation des sols fonctionne bien pour les parkings visiteurs, les trottoirs, les pistes cyclables et les aires de jeux - là où l'eau de pluie n'est pas polluée. C'est l'une des premières et des meilleures mesures à prendre.
  3. Quel type de revêtement est exigé pour Minergie-Quartier, par exemple pour une piste cyclable ?
    Le revêtement doit être perméable à l'eau : des pavés drainants avec des joints étroits peuvent être utilisés. Ces sols n'ont pas la même capacité d'infiltration qu'un espace vert, mais ils répondent à un besoin : garantir un bon réseau de chemins piétonniers et de pistes cyclables. Ces revêtements ne présentent pas l’ inconvénient des « à-coups » des pavés traditionnels et permettent également une circulation confortable pour les fauteuils roulants et rollators.
  4. Quelle est la valeur ajoutée d'une ville éponge ?
    La ville éponge permet de se préparer aux périodes de sécheresse et d'augmenter la fraîcheur du quartier grâce à l'évaporation de l'eau stockée en surface. D’autre part, les infrastructures d'évacuation des eaux usées sont moins sollicitées. Dans les anciens dispositifs, une grande partie de l'eau de pluie est dirigée directement vers les stations d'épuration. Lors de fortes pluies, ces installations peuvent être saturées, car le volume d'eaux mixtes (usées et pluviales) dépasse leur capacité. La ville éponge permet de stocker une grande partie de cette eau sur place, soulageant ainsi le réseau des eaux usées.
  5. Y a-t-il des projets de loi en vue qui exigent ce modèle ou des parties de celui-ci ?
    Certaines communes ont déjà développé ou mis en œuvre des prescriptions en lien avec des aspects de la ville éponge. La végétalisation des toits plats fait l’objet de plusieurs projets de loi. Minergie-Quartier intègre les principes de la ville éponge avec un ensemble d’exigences, en lien, par exemple, avec la gestion des eaux de pluie et des exigences sur la proportion d'espaces verts et d'arbres. Minergiefixe ses exigences de manière globale et va ainsi un peu plus loin.

Plus d'informations sur les exigences basées sur le principe de la ville éponge pour Minergie-Quartier : règlement sous le critère « D1 Espaces extérieurs adaptés au climat ».