5 questions au président de Minergie, Fabian Peter

Pour quels sujets vous engagez-vous en tant que président du Conseil d'État du canton de Lucerne pour l'association Minergie ?
Le climat, l'énergie et la durabilité sont des thèmes qui me préoccupent beaucoup à titre personnel. Le changement climatique, tel qu'il se manifeste par exemple dans la fonte des glaciers, me touche. Mais nous pouvons tous contribuer, dans la mesure de nos possibilités, à ce que nos enfants et nos petits-enfants puissent eux aussi vivre dans un monde où il fait bon vivre. C'est notamment pour cette raison que j'ai choisi la devise de mon année présidentielle : « energisch - Energie för Lozärn » (énergique – énergie pour Lucerne). Minergie a réalisé beaucoup de choses au cours des dernières années et je souhaite poursuivre avec elle sur cette voie vers plus de confort, d'efficacité énergétique et de protection du climat dans la construction. Nous apportons ainsi une contribution essentielle à un avenir plus climato-responsable.
Qu'apporte concrètement Minergie au canton de Lucerne ?
La Suisse - et donc le canton de Lucerne - a pour objectif d'atteindre la neutralité climatique d'ici 2050. Or, 23 % des émissions de CO2 en Suisse proviennent encore aujourd'hui du secteur du bâtiment et nous devons rapidement changer cela. Minergie montre le bon exemple. Les constructions certifiées Minergie consomment peu d'énergie, sont décarbonées et incitent les autres à aller plus loin que la loi, même lorsqu’il n’y a pas d’obligation. Minergie, en tant que pionnière, permet de démontrer la faisabilité de nouvelles solutions techniques qui fonctionnent. Le canton de Lucerne veut lui aussi devenir encore plus efficace sur le plan énergétique et poursuivre par exemple le développement des énergies renouvelables, quand bien même le nombre de bâtiments certifiés Minergie dans le canton de Lucerne est déjà supérieur à la moyenne.
Quels sont, selon vous, les thèmes les plus importants pour Minergie dans les années à venir ?
Nous serons de plus en plus préoccupés par la protection thermique estivale des bâtiments, tout en garantissant une efficacité énergétique maximale. Un autre point important est celui des émissions grises des nouveaux bâtiments. L'année dernière, Minergie a introduit des valeurs limites pour celles-ci. Nous visons en outre une augmentation des rénovations Minergie, par exemple avec des exigences flexibles pour l'enveloppe du bâtiment, la ventilation ou l'autoproduction d'électricité.
Comment les cantons, les communes et les entreprises devraient-ils collaborer pour atteindre les objectifs énergétiques et climatiques de la Suisse ? Des améliorations seraient-elles nécessaires ?
La politique énergétique et climatique dans le domaine du bâtiment, soutenue conjointement par la Confédération et les cantons, repose sur le principe « exiger et encourager » (fordern und fördern). Des exigences minimales sont définies dans les lois et les ordonnances - elles sont efficaces dans les nouvelles constructions, mais encore trop peu dans les rénovations. Il est important que la politique soit proche de l'économie qui doit être impliquée dans ce processus et que nous définissions des exigences qui soient ambitieuses, mais aussi réalisables. Nous ne pouvons pas fixer des exigences qui ne sont pas réalisables à cause de la pénurie de main-d'œuvre qualifiée.
Si vous regardez en arrière sur vos premières années à la présidence de Minergie, de quoi êtes-vous particulièrement fier ?
J’ai rapidement trouvé mes marques. Certes, le fait que je sois ingénieur CVC est un avantage. Mais j'ai aussi rapidement constaté que la culture d'entreprise chez Minergie est très bonne et la motivation élevée. La collaboration entre les comités et les partenaires de l'association Minergie est également très agréable et orientée vers les objectifs. Bien sûr, je suis également fier qu'après deux ans de négociations et une année de travaux de fond, nous ayons pu lancer en septembre dernier des standards de construction suisses pour les bâtiments et les quartiers renforcés et harmonisés